La prêle : utilisation et usages

Nom latin : Equisetum arvense

La prêle des champs est une plante vivace appartenant aux ptéridophytes, une lignée ancienne de végétaux sans fleurs ni graines, qui se reproduisent par spores. Elle est reconnaissable à sa forme qui rappelle des sapins miniatures. Elle pousse en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, principalement dans des sols humides, sablonneux, en bordure de champs, de fossés ou de rivières.

Rencontrer la prêle

Cette plante est un véritable fossile vivant : ses ancêtres, comme Equisetum giganteum, existaient déjà il y a 350 millions d'années, à l’ère du Carbonifère. À cette époque, les prêles pouvaient atteindre jusqu’à 30 mètres de haut ! Son nom latin signifie “la queue de cheval des prés” - equus, le cheval, setum de, arvense les champs.

Lorsqu’on cueille la prêle, on est surpris par sa texture et sa structure. Cette rugosité est due à la présence de silice, qui représente environ 15% du végétal. C’est justement pour la présence de ce minéral qu’on utilise la prêle en phytothérapie. Dans le corps humain, nous retrouvons la silice dans les cheveux, les ongles, les bronches ou encore le cartilage. A l’époque, grâce à cet aspect râpeux, on utilisait la prêle pour récurer les casserole !

Son environnement

Vous apercevrez beaucoup un autre type de prêle le long des rivières. On l’appelle la prêle des marais. Celle-ci n’a pas de ramifications et elle est toxique ! La prêle de champs a tout de même besoin d’humidité pour s’épanouir. Généralement, elle apparaît là où l’eau stagne - on parle d’hydromorphie - ou lorsqu’il y a une résurgence d’eau ou présence d’eau en profondeur dans le sol. Une fois qu’elle s’installe, il est pratiquement impossible de s’en défaire. La particularité de ce végétal, c’est qu’il se reproduit par spores, comme les champignons. De plus, même sans lumière, la prêle pousse sans problème. Elle est sur terre depuis bien longtemps et ne compte pas nous quitter si vite !

La récolte de la prêle

Au printemps, ce sont des petites tiges qui apparaissent, tirant vers le brun avec un chapeau qui pourrait faire penser à un morille qui a muté. A ce stade, elle va générer des spores. Cette tige ne nous intéresse pas pour l’utilisation en phytothérapie. C’est les tiges suivantes que l’on va récolter. Celles-ci pourront atteindre jusqu’à 50 cm de haut. Il suffit de tirer sur la plante pour l’arracher du sol. La prêle ne craint pas d’être récoltée, elle reviendra toujours. Ensuite, on l’utilise fraîche ou on déshydrate la plante préalablement nettoyée à 45°C.

Les actions thérapeutiques de la prêle

Il existe neuf espèces de prêle en Suisse, mais seule la prêle des champs possède des bienfaits thérapeutiques reconnus. Les études cliniques sont rares ; on s’appuie surtout sur la sagesse traditionnelle. Si des scientifiques me lisent : explorez cette plante fascinante !

Les mécanismes d’action sont encore mal connus. On sait cependant qu’elle contient une quantité notable de silice — sous forme d’acide silicique et de silicates — ainsi que des flavonoïdes, des saponines et une petite quantité de nicotine. La silice jouerait un rôle dans le renouvellement des tissus conjonctifs et dans la fixation du calcium dans les os.

On l’utilise principalement pour son action diurétique. Toutefois, contrairement à d’autres plantes diurétiques, elle n’a pas d’intérêt particulier dans les régimes amaigrissants.

Utilisations de la prêle

La prêle se trouve principalement sous forme séchée ou en extrait liquide, conditionnée en gélules ou en vrac.

Sous forme séchée, on infuse 2 à 4 g de plante pour 200 ml d’eau, à consommer trois fois par jour. Elle peut également être utilisée en décoction — en la faisant bouillir pendant 20 minutes — pour un usage externe sur des plaies, une fois refroidie. Il est essentiel de boire au moins deux litres d’eau par jour en parallèle, afin d’éviter une déshydratation excessive due à son effet drainant.

Les personnes souffrant de maladies cardiaques ou de troubles rénaux doivent éviter son usage thérapeutique. En cas de consommation excessive, la prêle peut provoquer une carence en vitamine B1 et une perte de potassium. Dans ce dernier cas, il est particulièrement important d’éviter son usage en association avec des médicaments, notamment ceux qui influent sur le rythme cardiaque ou les troubles bipolaires (comme le lithium). Dans tous les cas, demandez conseil à votre médecin.

Enfin, cette plante est déconseillée aux femmes enceintes et aux enfants de moins de douze ans.

Autres usages

Les sources scientifiques manquent pour confirmer avec certitude le spectre d’action de cette plante remarquable. Toutefois, il nous semble pertinent de mentionner les effets potentiels qui restent à explorer. À travers différentes cultures et la littérature en phytothérapie, les actions suivantes lui sont traditionnellement attribuées :

  • Reminéralisante

  • Traitement de la goutte

  • Problèmes biliaires

  • Arthrose

  • Fractures

  • Ostéoporose

  • Cicatrisation des plaies

Rudolf Steiner et la silice

Rudolf Steiner, fondateur de l’agriculture biodynamique, voyait dans la prêle bien plus qu’une simple plante médicinale. Pour lui, elle portait les forces de la silice, reliées à la lumière, à la forme et aux influences cosmiques. Utilisée en tisane ou en préparation agricole, la prêle aide à rééquilibrer les excès d’eau et à renforcer la structure, autant dans les plantes que dans le corps humain.

Cette vision élargie, qui relie nature, cosmos et santé, peut surprendre — mais elle invite à redécouvrir les plantes comme des ponts entre mondes visibles et invisibles. Une piste riche à explorer pour qui souhaite aller au-delà des approches purement matérielles.

Faites nous savoir comment vous utilisez la prêle ! Ecrivez-nous à info@j-d-c.ch

Précédent
Précédent

Comment utiliser la mélisse

Suivant
Suivant

A la rencontre du pissenlit