Comment utiliser la mélisse
Nom latin : Melissa officinalis
La mélisse officinale, également appelée mélisse citronnée, est une plante vivace de la famille des Lamiacées. Elle accompagne l’être humain depuis l’Antiquité pour ses usages médicinaux. En forme de petit buisson, elle présente des feuilles vertes, ovales et dentelées. Lorsqu’on les froisse, une odeur citronnée s’en dégage. Selon la nature du sol, elle peut atteindre jusqu’à 80 cm de hauteur. En été, elle se pare de petites fleurs blanches parfumées, disposées le long de ses tiges.
Rencontrer la mélisse
Son environnement
Elle se développe dans des sols profonds et riches en matière organique. Elle apprécie d’avoir de l’eau à sa disposition pour bien s’épanouir. Sensible au niveau des racines, sa croissance reflète directement la qualité des conditions dans lesquelles elle évolue. La mélisse résiste à des températures très basses - jusqu’à -15°C. Ainsi, arrivé à l’automne, il suffira de la tailler avant de la voir réapparaître au printemps suivant.
La récolte de la mélisse
Au printemps, les premières feuilles apparaissent rapidement, portées par des tiges tendres. Jusqu’à l’équinoxe, son parfum reste doux et discret. Passé ce seuil, son odeur caractéristique s’affirme davantage. Il est recommandé de la récolter le matin, lorsque la sève est montante. On peut alors l’utiliser fraîche ou la faire sécher à 45 °C, ou encore dans un espace ventilé mais ombragé, afin de préserver la finesse de ses arômes.
Les actions thérapeutiques de la mélisse
Originaire de l’Est de la Méditerranée, la mélisse a conquis de nombreux jardins, tant aromatiques que médicinaux. On lit souvent que Charlemagne aurait favorisé sa diffusion en ordonnant sa culture dans les jardins monastiques.
Dès qu’on la sent, une sensation d’apaisement s’installe. Dans la Materia Medica, elle est recommandée pour "prendre du recul par rapport aux idées qui tournent sans cesse et rongent l’énergie". C’est pourquoi on l’utilise pour pacifier l’esprit, notamment en cas d’insomnie, d’agitation mentale ou d’énervement accompagné de sensations de chaleur. Elle calme en douceur et possède des vertus antidépresseurs, en agissant notamment sur le système nerveux sympathique.
Antivirale, la mélisse est particulièrement indiquée en cas de gastro-entérite. Elle aide à réduire les nausées et les spasmes intestinaux. En infusion, elle contribue à réhydrater l’organisme tout en calmant les fièvres trop intenses.
Pour résumer, cette plante aux multiples vertus apaise les sensations de chaleur interne, les troubles digestifs, les nausées, ainsi que les esprits agités.
Utilisations de la mélisse
Ces explications ne remplacent pas l’avis d’un médecin.
La mélisse s’utilise sous différentes formes selon les symptômes.
En infusion, on porte l’eau à 95 °C avec les feuilles ajoutées à froid, dans une casserole couverte. On compte 7 à 10 g de plante fraîche, que l’on infuse pendant 6 minutes. On peut en boire le soir avant de se coucher, pour apaiser le sommeil ainsi que l’esprit.
Il est possible de faire une cure de 5 à 7 jours, en buvant 0,5 L par jour, après chaque repas. Il est important de boire de l’eau en parallèle pour éviter la déshydratation.
Il existe des synergies intéressantes avec la valériane, la passiflore ou l’aubépine.
Dans le cas de troubles chroniques, on préfère utiliser la plante séchée, à raison de 3 à 5 g. À nouveau, on ajoute la mélisse à l’eau froide, que l’on porte à 95 °C, puis l’on infuse pendant 6 minutes.
Par temps chaud, on peut boire cette infusion le soir pour apaiser les symptômes. Dans tous les cas, on boit l’infusion chaude.
Pour les troubles digestifs, je recommande également d’utiliser la plante sèche, qui contient davantage de principes actifs.
Pour maximiser les effets, vous pouvez faire infuser 3 g de plante sèche pour 0,5 L d’eau, en ajoutant 5 g de plante fraîche. Certains composés sont en effet dégradés par le processus de séchage.
L’action sera alors plus large : système digestif, agitations nocturnes, transpirations, spasmes intestinaux, etc.
Ne dépassez pas 7 jours de cure sans pause ni suivi médical, afin d’éviter un effet rebond, c’est-à-dire une aggravation des symptômes.
Si, lors de la prise de mélisse, vos symptômes s’améliorent mais se détériorent à l’arrêt, il est primordial de consulter un médecin et de se faire accompagner en naturopathie et/ou en médecine chinoise pour traiter le problème de fond.
On retrouve également l’utilisation de teinture mère et d’huile essentielle de mélisse.
Leurs effets étant plus puissants, je vous déconseille de les employer sans accompagnement, afin de maximiser l’efficacité du traitement.
La mélisse au potager
On l’utilise principalement en infusion de feuilles fraîches. On compte 100 g de plante pour 1 L d’eau, soit 1 kg pour 10 L.
Mettre l’eau froide — de source ou de pluie, dans l’idéal — et les plantes à chauffer jusqu’à 90 °C. Laisser ensuite refroidir avec la mélisse dans la casserole. Filtrer, puis pulvériser la solution diluée : pour 10 L d’eau, on utilise 2 L d’infusion.
Ce traitement s’utilise sur des plantes qui assimilent mal les nutriments du sol — en s’assurant toutefois d’une bonne fumure et d’un sol équilibré.
On peut également l’employer en prévention de grandes canicules, en procédant à un arrosage abondant après le traitement, suivi d’un paillage suffisant. La plante sera ainsi renforcée face aux fortes chaleurs.
Dans ce dernier cas, il est essentiel d’agir en préventif.
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